2014-09-28 11:36
Croisant dans des cieux obscurcis par les débris épars, le croiseur « Pandémie » attendait le retour de ses barges d’assaut avec une majesté bouffie et sclérosée par les boursoufflures suintantes de rouille et de corruption qui rongeait sa coque à la couleur autrefois honorable. Le navire avait eu un passé digne de louanges et son livre de bord avait porté le passage de personnages prestigieux en son sein. Mais ça, c’était avant… Pourri par la malepeste et dévoyé par les puissances de la ruine, l’astronef était à présent l’un des vecteurs des hérauts du prince de la déchéance, grand-père de la maladie et de la pourriture finale ; dirigé par l’un des fidèles lieutenants de Mortarion, le navire n’était plus qu’une plaie sanguinolente couverte de mouches et de moisissures dévorant les miasmes qui s’échappaient de la coque sous de petits jets de vapeur d’eau et d’air, comme autant de flatulences dégénérées. « - Ici Ralesh Usul M’Gondher, héraut du plus grand des grands, vainqueur de mille victoires, pourriture de … - Oui, c'est bon Ralesh, on sait. C’est Yersin, comme toi mais en plus chef que toi. Y’avait quoi d’utile dans le cargo ? Des armes, de la nourriture, du prométhéum ? Au rapport ! - Heu… Oui, ô grand Propagateur Yersin, redoutable pourriture de mille mondes, maléfique… - Stop, c’est bon, j’ai compris, je sais. Stop. J’en ai marre Ralesh, de tes envolées lyriques. Elles étaient où tes envolées lyriques sur Thaleslande, hein ? Quand nos perfides alliés nous ont renvoyés hors du système, à devoir attaquer des cargos pour se refaire ? Hein, Ralesh, elles étaient où ? Alors stop. Fini. Ce butin, raconte ! - Hummmm… Ben, y’a pas grand-chose. En fait, y’a que des réfugiés de Thaleslande qui s’enfuient du bercail, rapport à ce que les perfides, ils sont encore en guerre contre le nouveau royaume indépendantiste. Je pensais les égorger en ton honneur, patron. - Surtout pas malheureux ! C’est peut-être pas la plus intéressante des cargaisons, mais on va s’en servir pour leur rendre la monnaie de leur pièce là-bas. On va même leur rendre service et les raccompagner chez eux, les pauvres… - Heu, vous êtes sûr patron ? - Et ils vont nous aider à dans notre petite vengeance, contre ce fourbe de Dracc’h McSyrLo’in et ses affidés pitoyables… - Heu patron ? C’est rien que des humains, des réfugiés, même pas fichu de tenir une arme… - Tais-toi, Ralesh, tu n’as aucune vision. Ces humains n’auront pas besoin de tenir d’arme, vu qu’ils en seront bientôt eux-mêmes, des armes. Des armes vivantes. Enfin, vivantes, c’est peut-être un bien grand mot. Elles se déplaceront toutes seules et elles mordront ce qui passent à leur portée, c’est déjà pas mal. - Mais, heu patron, ils ont plus tous toutes leurs dents, rapport à… - Tais-toi Ralesh ! Ou je t’arrache les entrailles et je te les accroche là où tu ne pourras pas les ressortir, pas comme la dernière fois ! Gardakhan, préviens nos amis, qu’ils nous rejoignent au lieu convenu pour planifier notre vengeance. En attendant, j’emmène les sorciers à bord du cargo : il nous faut nous occuper de nos invités pour qu’ils soient accueillis comme il se doit à leur retour en Thaleslande…
Written by Manah |